« Le clown ce n’est pas moi, mais cette société monstrueusement cynique et si naïvement inconsciente qui joue au jeu du sérieux pour mieux cacher sa folie. Car moi - je ne le répèterai jamais assez - je ne suis pas fou. »
SalvadorDali
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« Une ombre, vague, variable, indéfinie, vacillante ; et de cette ombre essentielle il me sera impossible de me défaire, tant que luira le soleil de maraison. »
Edgar Allan Poe, Bérénice
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Voici une histoire dans un tout petit monde, dans un lieu, quelque part entre la réalité et la fiction, le rêve et le cauchemar. Quelque part entre l'Histoire, les légendes, les mythes et les superstitions de l'humanité. Quelque part entre le rationnel et l'irrationnel.
Chacun d'entre vous qui l'écouterez, vous l'entendrez différemment selon l'univers que vous avez dans vos têtes. Chacun de vous y trouvera ce que ses yeux et ses pensées auront bien voulu lui révéler.
Mais venez, entrez dans mon jeu, plongez votre esprit clair-obscur dans mon conte.
Ouvrez grand vos yeux et laissez-y pénétrer mes mots vivants...
Entrez donc dans mon jeu, entrez donc dans la genèse de mon histoire…
C'est fait.
Vos yeux vous ont fait traverser la page. Vous voilà de l'autre côté.
Vous n'êtes plus une personne en trois dimensions dans toute sa longueur, sa largeur et toute sa profondeur. Vous n'êtes plus qu'un personnage de fiction en deux dimensions, parfaitement plat, placardé, collé sur une feuille de papier. Vous avez paumé l'une de vos dimensions en cours de route et vous ne la retrouverez qu'une fois que vos yeux auront achevé de parcourir les méandres de cette étrange histoire. Voici venu le temps pour vous d'entreprendre votre quête. Partir à la recherche de votre dimension perdue.
Désormais vous serez un personnage de chair et d'os en papier, avec un corps de papier, un cœur de papier, des organes, des veines de papier dans lesquelles coule un sang d'encre noir.
Vous êtes au pied d'un petit immeuble et regardez autour de vous. Du haut de cet immeuble, un jeune homme vous observe. Ce jeune homme est l’inspecteur Nuno Korrigan.
Nuno est un jeune inspecteur tout fraîchement diplômé de l'école de police. Il ne rêve que de grandes affaires criminelles. C'est un ambitieux, un jeune loup, des dents longues, un opportuniste qui sait saisir toutes les occasions pouvant servir son ambition. Et là précisément, il sait, il sent que cette affaire singulière que lui a confié son supérieur et père adoptif le commissaire Loisel, sera la chance de sa vie. Le genre de chose qui n'arrive qu'une seule fois dans une carrière de flic. Quoiqu'il puisse advenir, il n'aura de cesse de rechercher les clefs qui lui ouvriraient les portes de l'élucidation.
Deux vieillards avaient trouvé la mort. Une mort atroce.
Pour s'en convaincre, il suffisait d'avoir vu les corps. Le premier d'entre eux était décédé au cours de la nuit du 23 septembre, le second durant la nuit suivante. On les avait retrouvés écorchés par endroit comme si on avait voulu leur ôter l'épiderme.
Nuno, lui, les avait vus. Il avait été aux premières loges.
En même temps Nuno ne pouvait occulter de sa mémoire le souvenir de l'aspect dégoûtant des deux cadavres découverts gisant dans une ruelle baptisée du nom d'Edgar Poe, conteur et poète, illustre et maudit. C'était une rue sombre et lugubre comme il convient à cette sorte d’événement.
De chacune des victimes, Nuno ne pouvait oublier leurs visages émaciés et livides, ni le gris de l’œil liquide de l'un d'eux, ni ce regard terrible... La peur - une peur atroce qui se lisait dans leurs yeux révulsés, grand ouverts, exorbités, que la lumière en même temps que la vie avaient pourtant désertés - avait déformé leur visage en un affreux rictus leur ôtant pratiquement toute humanité. Leurs corps décharnés exhalaient comme une odeur de dissolvant. La peau vieille et ridée arborait une teinte blême, cireuse tirant sur un bleu très pâle. C'est ce dernier trait qui conférait aux deux visages un aspect particulièrement dégoûtant. Enfin, de l'écume suintait des commissures de leurs lèvres démesurément ouvertes comme si dans leur ultime instant de vie, ils avaient voulu hurler, hurler, terrassés par une douleur sans nom.
Mais l’autopsie pratiquée sur les dépouilles ne tarde pas à contredire les apparences : il s’agit en réalité de deux jeunes hommes qui ont vieilli subitement juste avant de mourir. Mais l'enquête piétine.
En désespoir de cause le commissaire Loisel charge le jeune inspecteur de faire appel à l’Institut de la Pyramide, une organisation humanitaire également spécialisée dans la résolution des affaires étranges. Nuno retrouvera à la tête de l’organisation Sarah Mayer, une amie d’enfance disparue sans explication du jour au lendemain plusieurs années auparavant. Ensemble, ils vont s’atteler à percer le mystère d’un étrange phénomène dont ils ne tardent pas à découvrir qu’il s’est déjà produit au début du XIXème siècle sur l’île aux brumes.
L’enquête les mènera à côtoyer une galerie de personnages qui vont chacun leur délivrer une des clés de ce mystère. Ils seront secondés dans leur tâche par une jeune princesse en rupture de ban avec son milieu et de redoutables et redoutés journalistes triplés bien peu conventionnels.
Sur leur chemin, ils croiseront tour à tour la grand mère excentrique de l’une des victimes, le trésorier corrompu d’un journal, un marin taciturne descendant d’une illustre lignée d’armateurs, ainsi que les membres de la Guilde des Gardiens de la Mémoire des Contes, une association qui cherche éviter que les œuvres littéraires ne tombent dans l’oubli.
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